Historique des mobilisations citoyennes

Historique des mobilisations citoyennes

Porto Alegre a été le berceau en 2001 du Forum Social Mondial qui s’y est réuni à plusieurs reprises avec une participation très nombreuse : jusqu’à 100 000 participant-es. C’était bien sûr une autre époque : on était à l’apogée de grandes mobilisations internationales contre l’offensive capitaliste néolibérale et y est né ce qu’on a appelé le mouvement altermondialiste ou alter globaliste avec comme thèmes : « Un autre monde est possible. » « Le monde n’est pas une marchandise. »

En 2005, un manifeste est produit, formulant des revendications claires et ambitieuses :

  1. Annuler la dette publique
  2. Mettre en place des taxes internationales sur les transactions financières
  3. Démanteler progressivement toutes les formes de paradis fiscaux
  4. Faire du droit à l’emploi une priorité
  5. Lutter contre toutes formes de discrimination
  6. Prendre des mesures urgentes pour mettre fin au saccage de l’environnement
  7. Promouvoir les formes de commerce équitable
  8. Garantir le droit à la souveraineté alimentaire
  9. Interdire toute forme de brevetage des connaissances et du vivant
  10. Garantir le droit à l’information
  11. Exiger le démantèlement des bases militaires
  12. Réformer et démocratiser en profondeur les organisations internationales

L’une des applications concrètes envisagées a été la taxe Tobin, une proposition de taxe sur les transactions financières internationales. Cependant, en 2001, James Tobin, l’économiste à l’origine de cette idée, a pris ses distances avec l’utilisation faite de son concept. Il déclarait ainsi : « J’apprécie l’intérêt qu’on porte à mon idée, mais beaucoup de ces éloges ne viennent pas d’où il faut. Je suis économiste et, comme la plupart des économistes, je défends le libre-échange. De plus, je soutiens le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), tout ce à quoi ces mouvements s’en prennent. On détourne mon nom. »

La question se pose alors : au-delà de la radicalité, est-ce que ces principes se concrétisent dans le réel ?

En 2008, la crise des subprimes a mis en lumière les failles du système financier mondial. Cette crise a renforcé les arguments des mouvements altermondialistes contre le néolibéralisme et les institutions financières internationales. Les conséquences de la crise ont relancé le débat sur la nécessité de réguler plus strictement les marchés financiers et de mettre en œuvre certaines des mesures préconisées par le manifeste de 2005, telles que la taxation des transactions financières et le démantèlement des paradis fiscaux.

Mouvements citoyens dans le monde

Le Mouvement des Indignés (2011)

En 2011, en Espagne, le mouvement des Indignés (ou Movimiento 15-M) a pris forme. Inspiré par le printemps arabe et les manifestations de la place Tahrir en Égypte, des milliers de citoyens ont occupé les places publiques, notamment la Puerta del Sol à Madrid, pour protester contre les mesures d’austérité, la corruption politique et les inégalités sociales exacerbées par la crise financière de 2008. Le mouvement des Indignés a mis en lumière l’insatisfaction croissante à l’égard du système politique et économique et a contribué à la naissance de nouveaux partis politiques comme Podemos.

Le Mouvement Occupy (2011)

Simultanément, le mouvement Occupy, initié à Wall Street, a trouvé des échos en Europe, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. Les manifestations, symbolisées par le slogan “Nous sommes les 99%”, dénonçaient la concentration de la richesse et du pouvoir entre les mains de 1% de la population. Occupy London, par exemple, a vu des milliers de manifestants installer des campements devant la cathédrale Saint-Paul et dans d’autres lieux emblématiques pour revendiquer une plus grande justice sociale et économique.

Nuit Debout (2016)

En France, le mouvement Nuit Debout a émergé en 2016 en réaction à la loi travail, également connue sous le nom de “Loi El Khomri”. Les manifestations ont débuté le 31 mars 2016 et se sont rapidement transformées en un mouvement plus large de protestation contre les politiques néolibérales et l’austérité. Les participants se sont rassemblés chaque nuit sur la place de la République à Paris pour débattre, organiser des ateliers et proposer des alternatives politiques et sociales.

Extinction Rebellion (2018)

Plus récemment, Extinction Rebellion (XR) a vu le jour en 2018 au Royaume-Uni avant de se répandre à travers l’Europe et le monde. Ce mouvement se concentre sur la crise climatique et écologique, utilisant la désobéissance civile non violente pour pousser les gouvernements à prendre des mesures urgentes contre le changement climatique. XR a organisé de nombreuses actions spectaculaires, telles que des blocages de routes et des occupations de bâtiments publics, pour attirer l’attention sur l’urgence climatique.

Fridays for Future (2018)

Le mouvement Fridays for Future, initié par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, a également eu un impact significatif en Europe. À partir de 2018, des millions de jeunes ont fait grève de l’école chaque vendredi pour demander des actions concrètes contre le changement climatique. Le mouvement a mobilisé une nouvelle génération de citoyens européens autour des enjeux environnementaux, soulignant l’importance de l’urgence climatique et de la justice intergénérationnelle.

Les Gilets Jaunes (2018)

En novembre 2018, la France a vu l’émergence du mouvement des Gilets Jaunes, une série de manifestations initialement déclenchées par la hausse des taxes sur les carburants. Ce mouvement s’est rapidement transformé en une protestation plus large contre le coût de la vie élevé, les inégalités économiques et les politiques perçues comme favorisant les élites au détriment des citoyens ordinaires. Les manifestations des Gilets Jaunes se sont caractérisées par des blocages de routes, des occupations de ronds-points et des manifestations hebdomadaires dans les grandes villes, notamment à Paris.

Un régime imaginé par les mouvements citoyens

Régime démocratique participatif

Démocratie participative : Les citoyens auraient un rôle actif dans les processus de décision, avec des mécanismes tels que les référendums, les assemblées citoyennes et les conseils locaux. Ce modèle permettrait une gouvernance plus directe et transparente, où les citoyens pourraient influencer les politiques publiques et s’assurer que leurs voix soient entendues.

Justice sociale : Redistribution équitable des ressources, avec des politiques robustes de protection sociale, d’accès universel à l’éducation, à la santé et au logement. Les inégalités seraient réduites grâce à des systèmes de sécurité sociale inclusifs et bien financés.

Économie mixte : Combinaison d’entreprises privées et publiques, avec des secteurs stratégiques nationalisés et une régulation stricte pour prévenir les abus de pouvoir et les monopoles. Cette approche vise à équilibrer l’efficacité du marché avec les besoins sociaux.

Soutenabilité environnementale : Politiques environnementales rigoureuses visant à la transition vers des énergies renouvelables, la protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Des initiatives pour réduire les émissions de carbone et promouvoir l’économie circulaire seraient mises en œuvre.

Transparence et anti-corruption : Institutions transparentes avec des mécanismes de surveillance indépendants, des audits publics réguliers et des lois strictes contre la corruption. Les processus décisionnels seraient ouverts

Films

Mouvements citoyens et mobilisations sociales

Néolibéralisme et altermondialisme

 

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