Qui fait des listes de personnes à abattre et pourquoi ?
12/07/2024
Montage : fpres.org – Crédit photos : NICOLAS TUCAT / AFP + MEH + DR
Des personnalités marseillaises figurent sur une liste de personnes à abattre “d’une balle dans la nuque”. Plusieurs autres, dont des avocats, des journalistes, des politiques et des syndicalistes, sont également ciblées. Des mesures sont recommandées pour signaler et contrer ces techniques de désinformation.
C’est ce même réseau qui vient de publier une liste de personnalités politiques de gauche à abattre et a publié une liste similaire, cette fois d’avocats, durant les législatives. Ces intimidations ne doivent pas être prises à la légère. https://t.co/J8X4r2cKul
C'est ce même réseau qui vient de publier une liste de personnalités politiques de gauche à abattre et a publié une liste similaire, cette fois d'avocats, durant les législatives. Ces intimidations ne doivent pas être prises à la légère. https://t.co/J8X4r2cKul
Le président et directeur éditorial de La Marseillaise, figure sur la liste publiée sur un site d’extrême droite menaçant de morts plusieurs dizaines de journalistes, avocats, syndicalistes et élus. Une provocation qui suscite de nombreuses réactions.https://t.co/aRP2QQgHf2
Le président et directeur éditorial de La Marseillaise, figure sur la liste publiée sur un site d’extrême droite menaçant de morts plusieurs dizaines de journalistes, avocats, syndicalistes et élus. Une provocation qui suscite de nombreuses réactions.https://t.co/aRP2QQgHf2
La question est-elle de déterminer qui figure sur ces listes ?
En discutant, d’autres noms sont apparus, nous laissant stupéfaits et déclenchant des échanges sur nos connaissances respectives.
La montée inquiétante de la haine en ligne nous pousse à refuser de devenir des “électeurs émotionnels” influencés par des narrations dramatiques. Pour ceux qui commettent des délits et des crimes, la justice est saisie.
À notre humble niveau de “citoyens”, nous décidons d’approfondir les recherches existantes (en sources ouvertes), voici le résultat.
Cette copie d’écran de l’article “Les fouilles-merde veulent être encore plus protégés” contient une introduction relative à “La liste des candidats a la balle dans la nuque”.
Sur Condor, auteur des articles de “Réseau Libre”
Entre juin et juillet 2024, plusieurs articles sont signés par “Condor“, dont :
Joël Sambuis, né en 1959, était recherché côté français depuis environ 3 ans. Il a déjà eu trois condamnations dans son pays natal. Il a été condamné une première fois en 1986. La dernière fois, il a été condamné par contumace par un tribunal français à 4 ans de prison, mais ne s’est pas présenté au procès et a disparu. Joël Sambuis s’est spécialisé dans les fraudes monétaires et financières à grande échelle. Le montant total des dommages causés à l’économie française par ses activités criminelles est estimé à 12 millions d’euros. Il y a environ trois mois, la partie russe a reçu un ordre international d’arrêter Sambuis par l’intermédiaire d’Interpol, car des agents français ont suggéré qu’il pourrait se trouver en Russie. Au cours des activités de recherche opérationnelle, la localisation du fraudeur a été établie et mardi, à la suite d’une opération conjointe à laquelle ont participé des employés de la Direction générale des affaires intérieures de Moscou – des membres de l’unité spéciale de police et des représentants de la police française, représentés par le commissaire divisionnaire, Joël Sambuis a été arrêté au 39 rue Bolshaya Gruzinskaya.
Les rédacteurs de “Réseau Libre” sont de diverses origines. Certains ont milité et/ou militent dans des organisations diverses, en général très discrètes. Certains ont déja à leur actif une importante expérience de l’information en ligne et sont issus de Radikalweb, Canal-Résistance, SOS-Racaille, Libertyvox, Fdesouche, Euro-Reconquista, etc, et participent bien souvent à d’autres blogs et sites sous divers pseudonymes. La prudence est de mise, la majorité des pays européens pourchassant les auteurs d’analyses que vous trouverez ici. Nous ne sommes affiliés à aucun parti ou mouvement politique, ceux-ci ayant fait preuve de leur incapacité à empêcher cette invasion, voire pour beaucoup d’entre eux de complicité active ou passive.
Pour nous contacter, un simple mail en Russie également: reseaulibre@bk.ru
Sur reseau-libre.org, l’hébergeur mentionné (TVS24.RU) correspond aussi l’adresse IP “86.110.220.251”.
Le nom de domaine est associé aux serveurs “ns1.alvobs.com” et à “sokol.tcs24.ru”.
Note : l’adresse IP du site reseau-libre.org a été changée : “162.215.226.7”.
Autres sites sur le serveur de reseau-libre.org
Selon Boulidog, une recherche IP inversée sur “86.110.220.251” permet d’identifier l’ensemble des sites hébergés sur le serveur de “Réseau Libre” (reseau-libre.org).
Analyse des sites web du serveur de “Réseau Libre”
Plusieurs sites web présentent une mise en page identique à celle de “reseau-libre.org”. L’examen de leurs codes source révèle des techniques de programmation similaires. Ceci met en évidence que la majorité des sites web semble avoir été réalisée par le même auteur ou groupe.
Ce site web en ligne. Il fait un lien vers le blog de Boris Karpov (dont l’adresse URL a un suffixe “tvs24.ru”) . On note aussi un lien vers Ivan Frakov sur le réseau social Russe VK.
maiagame.fr
Ce site web est en ligne. Il propose des jeux vidéos pour adultes. L’entreprise Maia Game LLC serait à Moscou.
D’abord sous l’intitulé d’EuroCalifat, puis de Réseau libre, l’autoproclamé « réseau des Patriotes » a vu le jour en réaction à la crise migratoire de l’été 2015.
Le serveur étant hébergé en Russie, aucune donnée de connexion ne peut être communiquée aux autorités françaises. Du moins « sans un ordre judiciaire d’un tribunal russe », comme s’en gargarisent les administrateurs. Pour achever le dispositif de sécurité, les membres ne peuvent communiquer entre eux que s’ils ont installé sur leurs ordinateurs un logiciel de cryptage des messages.
01/08/23 : Arrestation à Moscou d’un des cerveaux présumés de sos-racaille
Une opération conjointe des polices russes et françaises a permis l’arrestation, le 15 juillet à Moscou, d’un Français recherché pour escroquerie à la carte bancaire depuis des années. Il s’agirait également de l’un des principaux responsables de l’affaire sos-racaille.
Joël Michel Sambuis, un ingénieur en informatique de 43 ans, a été arrêté le 15 juillet au soir à Moscou par le département “K” de la Direction centrale des affaires intérieures (GOuVD) de la ville de Moscou, une unité de la police russe chargée de la criminalité liée aux nouvelles technologies, assistée d’un commissaire divisionnaire de la police française.
Détenteur d’un passeport de la Fédération de Russie obtenus grâce à de faux papiers français établis au nom de Paskal Zhoel Boduin (le site newsru.com propose, entre autres photographies, celle de ce passeport), Sambuis, un multirécidiviste de la fraude à la carte bancaire, était en cavale depuis sa dernière condamnation à cinq ans de prison en 1998 (voir notre article).
Depuis, Sambuis aurait poursuivi ses activités illégales. Le montant du préjudice qui lui est imputé est pour l’instant estimé à 12 millions d’euros, et le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice française compterait au moins 13 chefs d’inculpation.
Sambuis répondait au surnom de “caméléon”
Selon les services de renseignements français, cités par un porte-parole des autorités russes (article en cyrillique, voir une version anglaise, NDLR), Sambuis serait également accusé de soutien et de financement à des “groupes extrémistes”.
Face à l’inaction des policiers et au non-aboutissement des plaintes pour cyberharcèlement du fait de l’anonymat des auteurs, une dizaine de victimes du réseau SOS-Racaille, passionnées d’informatique, décident d’enquêter elles-mêmes, rassemblées dans un groupe baptisé « V8 ».
Ce petit cercle remonte une filière russe et identifie Joël Sambuis, puis transmet ses trouvailles aux autorités. Les policiers ne prêtent pas attention au travail de ces « cyberenquêteurs ». Jusqu’à ce que la galaxie SOS-Racaille, où fleurissaient des appels à « abattre Ben Shirak », n’inspire le militant d’extrême droite Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassinat de Jacques Chirac, le 14 juillet 2002. Toute la nébuleuse Liberty-web disparaît subitement, puis Joël Sambuis est arrêté à Moscou par les polices française et russe, sans être extradé.
Amaury de Hauteclocque avait affirmé aux auteurs du livre La Fachosphère que Maxime Brunerie « avait pris ses instructions de la part de […] Joël Sambuis ». Mais faute d’identification formelle, Sambuis sera libéré six mois plus tard et bénéficiera d’un non-lieu. S’estimant « à l’abri » à Moscou,il reconnaîtra être « le dirigeant de la plateforme de Liberty-web » et le « webmaster de SOS-Racaille ».
05/07/24 : « Opération V » : Un mystérieux mécène d’extrême droite veut financer des projets d’agressions
Le site avait disparu en 2018, quelques mois seulement avant la publication de l’enquête de nos confrères. Ses fidèles n’ont pas interrompu pour autant leurs échanges. L’un des plus virulents, le fameux « Léon », a pris le relai avec son propre blog, lui aussi hébergé en Russie. Une source habituée de ces réseaux nous indique qu’il y aurait « une forte probabilité que derrière “Léon” se cache en réalité Joël Michel Sambuis ».
Le site ne reste pourtant pas confiné aux confins d’Internet. Co-fondateur du très suivi site d’extrême droite Riposte laïque avec sa femme Christine Tasin, Pierre Cassen publie également sur son blog personnel depuis plusieurs années. Pourtant, depuis le 12 janvier 2024, lorsque l’on clique sur l’adresse du site, le lecteur est redirigé vers… Réseau libre. Un probable « vol » d’URL, « Léon » semblant s’être brouillé avec Pierre Cassen : dans un billet de blog récent, il fait référence aux « trotskistes défroqués exprimant des regrets de circonstance sur leur passé pour traîner derrière eux un troupeau d’abrutis ».
Pourquoi faire de telles listes ?
Fiche créée avec une IA
La psychologie d’une personne qui crée des listes de personnes à tuer, particulièrement dans un contexte d’extrême droite, peut être extrêmement complexe et préoccupante.
Voici quelques aspects clés qui peuvent contribuer à cette mentalité :
Idéologie extrémiste : Les individus impliqués dans des mouvements d’extrême droite peuvent être radicalisés par une idéologie qui valorise la violence et la haine contre certaines catégories de personnes, notamment les minorités ethniques, les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’homme. Cette idéologie peut les amener à percevoir ces personnes comme des ennemis à éliminer pour protéger leur vision du monde.
Déshumanisation : Les individus extrémistes peuvent déshumaniser leurs cibles, les percevant non pas comme des êtres humains avec des droits et des vies valables, mais comme des obstacles à leurs objectifs politiques ou idéologiques. Cette déshumanisation facilite la justification de la violence.
Sentiment de menace et de victimisation : Les personnes d’extrême droite peuvent ressentir un sentiment exagéré de menace ou de victimisation, croyant que leur mode de vie, leur culture ou leur race est en danger. Ce sentiment peut être exacerbé par des discours de haine et des théories du complot propagés par des leaders extrémistes.
Recherche de puissance et de contrôle : L’acte de créer des listes de personnes à tuer peut procurer un sentiment de puissance et de contrôle à des individus qui se sentent impuissants dans d’autres aspects de leur vie. Cela peut également être une manifestation de besoins psychologiques non satisfaits, tels que le besoin de reconnaissance ou de pouvoir.
Influence de l’environnement social : Les groupes extrémistes offrent souvent un sentiment de communauté et d’appartenance. Les individus peuvent être influencés par des pairs ou des leaders charismatiques qui encouragent la violence et la radicalisation.
Troubles de la personnalité : Dans certains cas, les individus impliqués dans ce type de comportement peuvent présenter des troubles de la personnalité, tels que le trouble de la personnalité antisociale ou narcissique, qui peuvent être caractérisés par un manque d’empathie, une impulsivité, et une tendance à la violence.
Facteurs personnels : Des expériences personnelles telles que des traumatismes, des échecs répétés ou des frustrations importantes peuvent aussi contribuer à la radicalisation et à la violence. Ces facteurs personnels peuvent interagir avec les influences idéologiques et sociales pour pousser une personne vers des comportements extrêmes.
Il est important de noter que chaque individu est unique, et la combinaison de ces facteurs peut varier d’une personne à l’autre. L’intervention précoce, la détection des signes de radicalisation et le soutien psychologique sont essentiels pour prévenir la violence et aider les individus à sortir de l’extrémisme.
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