Face à une guerre de l’information de plus en plus sophistiquée, cet article explore les stratégies de manipulation et de désinformation utilisées pour influencer l’opinion publique. Il révèle les techniques courantes, telles que la propagation de fausses nouvelles, la manipulation des émotions et les deepfakes, et offre des conseils sur la prévention et le signalement des contenus illégaux.
Voir aussi : Fake news lors des élections à Marseille
Sommes-nous confrontés à une guerre d’information et de désinformation ?
Ce terme fait référence à l’utilisation stratégique et délibérée de l’information pour influencer l’opinion publique, manipuler les perceptions, déstabiliser des sociétés et obtenir des avantages politiques, économiques ou militaires.
Voici quelques raisons et exemples qui montrent comment cette guerre de l’information se manifeste aujourd’hui au niveau citoyen :
Propagation de la désinformation et des fake news : La diffusion de fausses informations, souvent via les réseaux sociaux, pour semer la confusion, diviser la population ou influencer les élections.
Propagande en ligne : L’utilisation des plateformes numériques pour diffuser des messages de propagande. Des acteurs étatiques et non étatiques utilisent des réseaux de bots et de trolls pour amplifier certains récits.
Manipulation des médias sociaux : les campagnes coordonnées pour manipuler les tendances sur les réseaux sociaux, influencer les débats publics et polariser l’opinion. Les campagnes de manipulation sur Facebook, X (ex Twitter )et Telegram sont courantes.
« Ce qui, donc, est de la plus haute importance dans la guerre, c’est de s’attaquer à la stratégie de l’ennemi. »
« Or, la guerre est fondée sur la tromperie. Déplacez-vous lorsque c’est votre intérêt et créez les changements de situation par des dispersements et des concentrations de forces ».
Sun Tzu
Exemples Concrets
La Russie est souvent accusée de mener des campagnes de désinformation pour influencer les opinions publiques en Europe et aux États-Unis. Le rapport Mueller a documenté l’interférence russe dans les élections américaines de 2016.
La Chine utilise des campagnes de désinformation pour promouvoir son image et ses politiques, tout en critiquant les adversaires. Des exemples incluent la désinformation sur la gestion de la pandémie de COVID-19 par d’autres pays.
Des groupes d’extrême droite utilisent des plateformes comme Telegram pour diffuser des théories du complot, des informations erronées sur l’immigration, et organiser des manifestations et des actions directes.
Voir aussi :
- L’important dans une guerre informationnelle est d’avoir la main sur les opinions publiques – La revue des Médias – INA
- La guerre par l’influence : information et désinformation – Ecole de Pensée sur la Guerre Economique
- Les clubs OSINT & Veille par AEGE – réseau d’experts en intelligence économique
- La désinformation : une arme de guerre, un danger pour la paix – Commission Justice & Paix – Belgique francophone
La situation des consommateurs de médias
Les consommateurs de médias deviennent les victimes de la guerre de l’information ; à l’heure où l’on trouve des signes de propagande et de désinformation dans de nombreux messages médiatiques, tant dans la presse dite traditionnelle que sur internet et sur les réseaux sociaux, ceux-ci ont de plus en plus conscience d’être la cible d’activités de (dés)information visant à altérer leur perception de la réalité. Les internautes, de plus en plus méfiants envers les organes de presse conventionnels, se tournent vers d’autres sources d’informations, tels que les médias citoyens. Au niveau individuel, l’un des meilleurs moyens de résister à la propagande et à la désinformation est de sortir de sa « bulle d’information » ou « chambre d’écho » (espace dans lequel l’accès à l’information se limite le plus souvent à des propositions fondées sur les activités antérieures de l’internaute) en diversifiant ses sources d’information et en s’intéressant à des informations autres que celles suggérées par les algorithmes des réseaux sociaux.
Dans “Médias– (Dés)information – Sécurité” – Brochure diffusée par l’OTAN
Techniques de manipulation de l’information
Cette lutte utilise diverses techniques de manipulation de l’information, notamment :
Techniques de désinformation
Voici quelques techniques de désinformation :
- Dog Whistling : Utilisation de mots ou phrases codées qui ont une signification particulière pour un groupe spécifique mais restent neutres pour le grand public. Cela permet de transmettre des messages controversés ou extrémistes de manière subtile.
- Cherry-Picking : Sélectionner uniquement les données ou les faits qui soutiennent une position spécifique tout en ignorant les informations contradictoires. Cela crée une image déformée de la réalité.
- Gaslighting : Technique de manipulation psychologique où une personne est amenée à douter de sa perception de la réalité, souvent en niant des événements ou des déclarations passés.
- Astroturfing : Création de faux mouvements de base ou de faux témoignages d’appui pour donner l’impression qu’il y a un soutien populaire massif pour une cause ou une idée.
- Whataboutism : Réponse à une accusation ou une critique par une contre-accusation ou une critique sans répondre directement à la question initiale. Cela détourne l’attention et minimise la critique originale.
- Misleading Statistics : Utilisation de statistiques ou de données de manière trompeuse pour faire valoir un argument. Cela peut inclure des graphiques tronqués, des échelles manipulées ou la présentation de corrélations comme des causalités.
- Fausse équivalence : Présentation de deux arguments comme étant équivalents en termes de validité ou de sérieux, même si l’un est beaucoup plus faible ou fallacieux que l’autre.
- Loaded Language : Utilisation de mots ou de phrases chargés émotionnellement pour influencer l’opinion du public sans présenter d’arguments factuels solides.
Ces techniques sont souvent utilisées pour manipuler l’opinion publique, créer des divisions et promouvoir des agendas spécifiques sans recourir à des arguments ouverts ou honnêtes.
Avec des finalités telles que :
- Tirer parti des récits existants
- Créer des pages et des groupes de médias sociaux inauthentiques
- Créer de faux experts
- Utiliser les justifications pseudoscientifiques
- Créer des faux sites web
- Créer des hashtags et des artefacts de recherche
- Effectuer des campagnes de financement participatif
- Acheter des publicités ciblées
- Amplifier les récits de théorie du complot existants
- Distordre les faits
- Semer le trouble dans des discussions en ligne (“troll”)
- Organiser des faux événements ou pétitions
- Discréditer les sources crédibles
- Développer des images générées par AI (DeepFakes)
- Modifier trompeusement la vidéo (Fakes bon marché)
Des outils libres sont mis à disposition par la DISARM Foundation, qui soutenue par plusieurs partenaires notables, dont Alliance4Europe.
Voir la traduction en français.
Signaler le contenu illégal d’un site internet
Voir Comment signaler un contenu illégal publié sur internet ?
Et Apologie du terrorisme – Provocation au terrorisme
PHAROS (Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements) est le portail officiel de signalement des contenus illicites de l’Internet géré par des policiers et gendarmes spécialisés.
Faire un signalement depuis la plateforme PHAROS.
PHAROS ne traite pas les cas urgents.
En cas d’urgence vous pouvez contacter la police ou la gendarmerie au 17, le Samu au 15 ou les pompiers au 18.
Vous pensez être victime d’un acte de cybermalveillance ?
Les outils de signalement des principaux réseaux sociaux et plateformes en ligne
- Signaler un contenu sur Google
- Signaler des vidéos, chaînes et autres contenus inappropriés sur YouTube
- Signaler un contenu ou des messages inappropriés ou un problème de sécurité sur LinkedIN
- Signaler quelque chose (Facebook)
- Comment signaler des irrégularités (Instagram)
- Signaler un problème (TikTok)
- Comment signaler un abus ou un contenu illégal sur Snapchat ?
- Signaler les comportements inappropriés (X, ex Twitter)
- Effectuer un signalement (Twitch qui appartient à Amazon)
- Signaler un contenu ou un utilisateur sur Pinterest
- Signaler un contenu inapproprié (DailyMotion)
- Signaler un problème à Bing (Microsoft)
- Modération sur jeuxvideo.com
- Signaler une erreur (Wikipédia)
Signaler un manquement relatif au traitement des données
Si vous avez constaté un manquement relatif au traitement de données personnelles vous concernant vous pouvez adresser une plainte à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
Toute personne peut s’adresser à la CNIL en cas de difficulté dans l’exercice de ses droits.
Prévention
Ce manuel s’adresse aux enseignants et aux parents, aux décideurs en matière d’éducation et aux fournisseurs de plates-formes. Il décrit en détail les multiples dimensions qui composent chacun des 10 domaines de la citoyenneté numérique et comprend une fiche d’information sur chacun d’entre eux qui propose des idées, des bonnes pratiques et d’autres références pour aider les éducateurs à développer chez les enfants les compétences qui leur seront utiles lorsqu’ils seront confrontés aux défis du monde numérique de demain.
Manuel d’éducation à la citoyenneté numérique
Voir aussi Je protège mon enfant, la plateforme d’information et d’accompagnement à la parentalité numérique