Informer à l’ère numérique : la responsabilité de chacun
Il faut reconnaître que l’époque où seuls les médias traditionnels détenaient la diffusion de l’information est révolue.
Aujourd’hui, chacun peut créer son propre média, notamment sur Facebook (qui reste le réseau social le plus utilisé en France, avec 29,95 millions d’utilisateurs actifs début 2024) et diffuser via un profil ou une page qui rassemble des milliers d’abonnés.
Il ne s’agit plus seulement d’avoir une équipe de journalistes professionnels, mais aussi de créer un espace où les citoyens peuvent s’exprimer, tout en respectant certaines règles éthiques.
Comment l’information se libère des médias traditionnels
Le modèle des grands médias dépend en grande partie de la publicité ou des abonnements. Or, avec l’essor des plateformes numériques, de nombreux créateurs de contenu, qu’ils soient citoyens ou professionnels, ont trouvé des moyens de monétiser directement leur travail grâce à des modèles comme Patreon, le Freemium ou les abonnements. C’est une économie qui n’existait pas auparavant, et elle permet justement à chacun de produire et diffuser de l’information, sans dépendre entièrement des médias traditionnels. Certains grands médias utilisent déjà les contributions de leur audience pour enrichir leurs contenus, prouvant que le mélange de abonnés/journalistes peut fonctionner.
L’Expression citoyenne : Chacun a la possibilité de rédiger une tribune sur différents médias, à condition que le sujet soit intéressant et qu’il entre dans la thématique. Par exemple, on ne parle pas directement de politique dans un journal comme L’Équipe, sauf s’il s’agit de sujets ayant un lien avec le sport, comme le dopage, la gestion des grandes compétitions internationales, les scandales impliquant des dirigeants sportifs, ou encore les enjeux géopolitiques et économiques autour des événements sportifs. De plus, il faut avoir une bonne plume ou être à l’aise devant la caméra si on se consacre à la vidéo.
Les médias pionniers : de nombreux sites médias proposent des espaces de publication, comme Rue89, qui a été pionnier en la matière avec une plateforme ouverte à tous. Les citoyens pouvaient y soumettre des articles, enquêtes ou reportages. Cependant, ce modèle économique n’était pas rentable. Pourquoi ? Avec l’essor des réseaux sociaux et de Google Actualités, beaucoup ont commencé à croire que l’information devait être gratuite. Face à cela, certains médias comme Arrêt sur Images et Médiapart ont adopté des modèles basés sur l’abonnement, tout en proposant du Freemium ou des Paywalls.
Le défi des paywalls : le problème du Paywall est que les lecteurs finissent souvent par ne lire que le titre et l’introduction des articles. Les médias ont donc cherché d’autres solutions, comme réserver les commentaires aux abonnés, souvent un espace d’information en soi. Sur Mediapart, par exemple, certains utilisateurs postent des commentaires très détaillés ou partagent des articles provenant d’autres abonnements.
Autant de médias que de publics
Revenons en 2007, car il était devenu de plus en plus facile de créer son propre site web, les réseaux sociaux avaient emboîté le pas en offrant également des espaces de publication (on se souvient de MySpace qui était la coqueluche des musiciens et autres créatifs). Alors Facebook, qui se voulait plus généraliste, a proposé des groupes puis des pages. Mais comment faire pour être vu ? Se faire amis avec tout le monde ? Non pas plus de 5000. Les “pages” sont devenus des outils publicitaires : si tu veux être visible dans le fil d’actualité, il faut payer pour promouvoir tes publications et cibler ton audience. Même si Facebook propose un outil de création et l’audience qui va avec, il reste une solution propriétaire. Beaucoup ont compris le piège tendu par la firme de Mark Zuckerberg : faire tout pour que personne ne puisse quitter Facebook. Google tentera de créer un réseau social (Google +) mais sans succès : premier arrivé, premier servi.
Créer un blog en quelques heures : pour créer fpres.org, nous avons utilisé WordPress, car il reste le leader des systèmes de gestion de contenu (CMS pour Content Management System). Assez facilement, on peut avoir son blog, se faire assister par l’IA pour créer des articles, récupérer des fils d’information et diffuser ces articles sur les plateformes sociales.
Du clé en main pour monétiser : de plus en plus de créateurs de contenu, qu’il s’agisse de blogueurs, podcasteurs, ou vidéastes, choisissent de s’appuyer sur des plateformes spécialisées pour monétiser leur travail. Ces outils offrent une solution simple et efficace pour contourner les contraintes techniques et financières liées à la gestion d’un site web personnel, tout en générant des revenus grâce à des modèles économiques tels que le Freemium ou le Paywall.
Réunir sa communauté sur WhatsApp : avec la fonctionnalité “Groupe”, il permet de réunir des communautés, de lancer des sujets, de sonder, et de proposer des actions. C’est un outil de communication efficace pour partager des informations et échanger des idées au sein de groupes fermés. Toutefois, son utilisation pose également des défis en matière de véracité de l’information, car la diffusion est souvent non filtrée et peut mener à des désinformations.
Diffuser des infos sensibles avec Telegram : cette application créée par Pavel Durov (récemment arrêté en France), a acquis une réputation de sécurité, bien que le chiffrement ne soit pas activé par défaut. Les créateurs de contenus et gestionnaires de groupes l’utilisent pour des communications plus sensibles, mais cela a également ouvert la porte à la propagande, car certains sont bannis des réseaux sociaux traditionnels ou cherchent à réaliser des commerces illicites.
Créer sa chaine et proposer des émissions : Free avait déjà innové avec “TV Perso” sur sa Freebox, permettant à chacun de créer sa propre chaîne de télévision. Puis, avec l’évolution des ordinateurs et des smartphones dotés de caméras et de la 4G, la création de contenu vidéo est devenue accessible à tous. Rapidement des chaînes d’info en continue comme BFM demandaient aux internautes de leur envoyer des vidéos. YouTube s’est imposé puis est devenu une suite logique dans l’évolution des médias : vous pouvez désormais remplacer la télé.
Émergence et rôle du citoyen dans la société de l’information
Le “journalisme citoyen” émerge comme une force significative dans le paysage médiatique moderne. Des millions de particuliers utilisent Internet comme moyen de création et d’expression, fournissant des informations indépendantes et variées. Ces personnes partagent des nouvelles sur des événements locaux, souvent en temps réel, en utilisant des smartphones et leurs médias sociaux. Cela permet d’élargir la diversité des perspectives, en particulier pour les voix marginalisées qui n’ont pas accès aux plateformes médiatiques traditionnelles.
L’Évolution vers le journalisme social
Le “journalisme social” est un modèle qui découle du “journalisme citoyen“, où le contenu généré par les citoyens est ensuite vérifié par des journalistes professionnels. Ce modèle renforce la légitimité des contributions individuelles, permettant aux internautes de retranscrire ce qu’ils voient et entendent, tout en bénéficiant de l’expertise journalistique pour valider ces informations.
Cette évolution vers le journalisme social reflète une tentative de combler le fossé entre le journalisme traditionnel et l’information générée par les utilisateurs. Cependant, elle soulève aussi des questions quant à la qualité et à la fiabilité des informations partagées, ainsi qu’à la responsabilité des plateformes qui hébergent ces contenus.
Des plateformes comme Medium, BuzzFeed, et Blasting News illustrent ce concept, où des millions d’internautes contribuent à créer un système médiatique indépendant capable d’atteindre des audiences considérables. En France, on peut citer Citizen Facts (collaboration journalistes et citoyens contre la désinformation), CheckNews (plateforme dédiée à la vérification des faits, où les internautes peuvent questionner des journalistes à propos d’informations douteuses) ou encore HoaxBuster (plateforme collaborative contre la désinformation).
Les dangers de la liberté d’expression absolue, notamment sur X
Twitter a été au cœur de ce changement, ayant initialement rassemblé une audience de journalistes, d’experts et d’universitaires, favorisant un espace de partage d’informations en temps réel. Cependant, depuis l’acquisition par Elon Musk en 2022, la plateforme (devenue X) a connu un virage significatif, promouvant une liberté d’expression sans restrictions. Bien que cela ait permis une diversification des voix, cela a également conduit à une montée des discours extrêmes et de la désinformation.
Ce paradoxe met en lumière la difficulté de maintenir un équilibre entre la liberté d’expression et la diffusion d’informations fiables. Les groupes extrémistes exploitent cette liberté pour propager des idées trompeuses, aggravant ainsi la désinformation et nuisant au débat public. En conséquence, ce journalisme, tout en offrant des opportunités d’engagement, doit naviguer dans un environnement complexe où la distinction entre vérité et mensonge devient floue.
Il est important de ne pas confondre deux choses : créer et diffuser du contenu, et obtenir une audience. Pour être lu, vu ou écouté, il faut soit proposer de la qualité, soit du sensationnel. Sur YouTube, certaines chaînes de qualité ont permis à leurs créateurs de devenir journalistes ou de rester indépendants grâce à la rémunération de la plateforme. En revanche, d’autres, notamment sur X, se spécialisent dans le sensationnalisme à la limite de la diffamation ou du mensonge. Un exemple marquant est la chaîne YouTube Lama Faché, avec ses vidéos ciblant principalement les enfants.
Cela soulève une question fondamentale : dans l’ère de l’influence numérique, la responsabilité de la qualité de l’information repose-t-elle sur le producteur ou sur le consommateur ? Mais d’abord rappelons qui fait quoi, et les responsabilités, droits et devoirs de chacun.
Rôles, responsabilités, droits et devoirs de chacun
Les médias d’information
En tant qu’entités responsables de la diffusion de l’information, ils englobent divers formats, notamment la presse écrite, la télévision, la radio et les plateformes numériques.
- Rôles : Informer le public avec des nouvelles vérifiées et des contenus éducatifs qui éclairent les événements d’actualité. Ils sont également responsables de favoriser le débat public et de contribuer à la formation de l’opinion.
- Responsabilités : Maintenir l’intégrité et la transparence dans la couverture des événements, en s’assurant que les informations publiées sont précises et fondées sur des sources fiables. Les médias doivent également lutter contre la désinformation et s’engager à respecter les normes éthiques dans leur pratique.
- Droits : Avoir la liberté de la presse, qui leur permet de publier sans crainte de censure ou de représailles. Ce droit est fondamental pour assurer une société démocratique où les voix diverses peuvent s’exprimer.
- Devoirs : Respecter l’éthique journalistique, ce qui inclut l’obligation d’être juste, impartial et responsable dans le traitement de l’information. Cela implique également de corriger les erreurs lorsqu’elles surviennent et de respecter la vie privée des individus.
Les plateformes
Les plateformes numériques sont des environnements en ligne qui facilitent les interactions entre les utilisateurs et le contenu. Elles englobent une variété d’applications et de sites web, tels que les réseaux sociaux, les blogs, les sites de partage de vidéos, et les forums en ligne. Elles permettent aux utilisateurs de publier, partager, commenter et réagir à des contenus, tout en interagissant avec d’autres utilisateurs. Elles favorisent également la création de communautés autour d’intérêts communs. Les plateformes ont transformé le paysage médiatique en permettant à des citoyens ordinaires de devenir des producteurs d’information. Elles favorisent la circulation rapide des nouvelles, mais posent aussi des défis en matière de véracité et de responsabilité.
- Rôles : Fournir un espace pour le partage de contenu.
- Responsabilités : Modérer le contenu pour éviter la désinformation.
- Droits : Définir leurs propres politiques d’utilisation.
- Devoirs : Protéger leurs utilisateurs.
En France, la responsabilité des plateformes numériques concernant le contenu publié par leurs utilisateurs est régie par plusieurs lois et réglementations. La loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN) établit que les plateformes ne sont pas responsables des contenus qu’elles hébergent tant qu’elles n’ont pas connaissance de leur caractère illicite et qu’elles agissent rapidement pour les retirer. Avec la montée des discours de haine et des fausses informations, la France a introduit des lois plus strictes. Par exemple, la loi sur la manipulation de l’information de 2018 impose aux plateformes de prendre des mesures pour limiter la diffusion de fausses informations, notamment en période électorale. La loi du 21 mai 2024 portant sur la régulation de l’espace numérique comprend des mesures qui permettront de sécuriser certains usages d’Internet, qui résulte notamment des règlements européens DSA
Les influenceurs
Ils jouent un rôle important dans l’économie numérique, influençant les décisions d’achat et les perceptions sociales contribuant ainsi à façonner les tendances culturelles et commerciales.
- Rôles : Promouvoir des produits ou des idées.
- Responsabilités : Être transparents sur les partenariats commerciaux.
- Droits : Exprimer leurs opinions librement.
- Devoirs : Respecter leur audience et ne pas tromper.
En France, les pouvoirs publics ont souhaité remédier aux principaux problèmes de la profession (manque de transparence sur la publicité, manque d’organisation de la profession, pratiques douteuses concernant notamment la chirurgie esthétique) grâce à la loi n° 2023-451 du 9 juin 2023 visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux.
Les créateurs de contenu
- Rôles : Produire et partager du contenu.
- Responsabilités : S’engager à fournir des informations véridiques.
- Droits : Monétiser leur contenu.
- Devoirs : Citer les sources et respecter l’éthique.
Les consommateurs
- Rôles : Recevoir et interpréter l’information.
- Responsabilités : Vérifier les sources avant de partager.
- Droits : Accéder à des informations de qualité.
- Devoirs : Ne pas propager des fausses informations.
Consommateurs ou spect-acteurs ?
Dans l’écosystème numérique actuel, les consommateurs d’information jouent un rôle fondamental. Ils ne se contentent pas de recevoir passivement des contenus ; ils interagissent, participent et influencent la diffusion de l’information. Afin de mieux comprendre ces interactions, il est utile de les segmenter en différentes typologies, chacune ayant ses propres rôles, responsabilités, droits et devoirs. Voici la répartition des différentes catégories de consommateurs d’information :
- Lecteurs : 40%
- Commentateurs : 20%
- Partageurs : 15%
- Critiques : 10%
- Créateurs d’interaction : 10%
- Influenceurs passifs : 5%
Lecteurs (40%)
- Rôle : Les lecteurs s’engagent principalement dans la consommation d’articles, d’études et de contenus variés. Ils forment une audience qui peut choisir de s’informer sur des sujets spécifiques en fonction de leurs intérêts.
- Responsabilités : Ils doivent faire preuve d’esprit critique en vérifiant les sources d’information et en évitant de propager des contenus douteux.
- Droits : Les lecteurs ont le droit d’accéder à une information de qualité, fiable et équilibrée.
- Devoirs : Ils doivent soutenir les médias et créateurs d’information de qualité, notamment en s’abonnant ou en partageant leurs contenus.
Commentateurs (20%)
- Rôle : Les commentateurs analysent et réagissent aux contenus qu’ils consomment, souvent en laissant des commentaires sur des plateformes en ligne. Ils jouent un rôle actif dans la discussion publique.
- Responsabilités : Ils doivent respecter les règles de civilité et éviter les propos haineux ou dénigrants.
- Droits : Les commentateurs ont le droit d’exprimer leurs opinions et de contribuer à des débats constructifs.
- Devoirs : Ils doivent s’assurer que leurs interventions soient fondées sur des faits et des analyses pertinentes.
Partageurs (15%)
- Rôle : Les partageurs diffusent des contenus d’information à leur réseau, souvent sur les réseaux sociaux. Ils agissent comme des intermédiaires entre les créateurs de contenu et une audience plus large.
- Responsabilités : Ils doivent être attentifs à la véracité des informations qu’ils partagent et à leur impact sur la perception du public.
- Droits : Les partageurs ont le droit de relayer des contenus tout en respectant les droits d’auteur.
- Devoirs : Ils doivent ajouter de la valeur à leurs partages, par exemple en commentant ou en contextualisant les informations.
Critiques (10%)
- Rôle : Les critiques évaluent et analysent les contenus d’information, souvent en produisant des analyses ou des critiques détaillées. Ils contribuent à la qualité du débat public.
- Responsabilités : Ils doivent s’appuyer sur des critères d’évaluation solides et éviter les jugements biaisés.
- Droits : Les critiques ont le droit d’émettre des avis, mais ils doivent le faire de manière éclairée.
- Devoirs : Ils doivent faire preuve d’intégrité et d’objectivité dans leurs évaluations.
Créateurs d’interaction (10%)
- Rôle : Ces acteurs génèrent des discussions, posent des questions et incitent à la réflexion, créant ainsi une dynamique autour des contenus d’information.
- Responsabilités : Ils doivent être attentifs aux conséquences de leurs interventions et à la façon dont elles peuvent influencer l’opinion publique.
- Droits : Les créateurs d’interaction ont le droit de susciter des débats et d’engager leur communauté.
- Devoirs : Ils doivent encourager une culture de respect et de dialogue constructif.
Influenceurs passifs (5%)
- Rôle : Les influenceurs passifs consomment et partagent des contenus sans engager directement le débat ou la critique. Ils peuvent influencer les tendances par leur choix de contenus.
- Responsabilités : Ils doivent être conscients de leur influence, même indirecte, sur les opinions de leur réseau.
- Droits : Ils ont le droit de consommer et partager des informations selon leurs préférences.
- Devoirs : Ils doivent éviter de contribuer à la désinformation, même par inadvertance.
Devenir acteur de l’information : nécessité ou opportunité ?
À l’heure où l’information circule à une vitesse fulgurante et où la désinformation menace la qualité des contenus, le rôle des citoyens devient de plus en plus crucial. Encourager les individus à se former et à s’engager dans ce rôle peut avoir des répercussions significatives sur la société. Voici quelques raisons et méthodes pour motiver les gens à devenir reporters citoyens.
La responsabilité collective de l’information
Dans un contexte où chacun a le pouvoir de partager des informations, il est essentiel de reconnaître que la responsabilité de l’information ne repose pas uniquement sur les professionnels des médias. En devenant reporters citoyens, les individus prennent conscience de l’impact de leurs actions sur la société et la qualité de l’information.
Accroître la sensibilité aux enjeux sociétaux
Faire du reportage citoyen permet de sensibiliser les individus aux enjeux sociétaux, politiques et environnementaux. En comprenant mieux ces problématiques, chacun peut contribuer à des discussions éclairées et aider à mettre en lumière des sujets souvent négligés par les médias traditionnels. Cette action ne se limite pas à la collecte d’informations, elle permet également de développer des compétences pratiques, telles que :
- L’analyse critique des sources : apprendre à identifier les informations fiables et à détecter les biais.
- La rédaction et la communication : améliorer sa capacité à communiquer des idées de manière claire et engageante.
- L’utilisation des outils numériques : se familiariser avec les plateformes de publication, les réseaux sociaux et les techniques de montage vidéo.
Renforcer la cohésion communautaire
Les reporters citoyens peuvent jouer un rôle essentiel dans le renforcement des liens au sein des communautés. En rapportant des histoires locales et en mettant en avant des voix souvent sous-représentées, ils peuvent favoriser la solidarité et l’engagement communautaire. Cela peut inciter d’autres membres de la communauté à s’impliquer, créant ainsi un cercle vertueux de participation active.
Participer à la démocratie et à l’engagement civique
Devenir reporter citoyen, c’est également s’engager activement dans le processus démocratique. En rapportant des faits, en posant des questions critiques et en demandant des comptes aux institutions, les reporters citoyens jouent un rôle clé dans la vigilance démocratique. Cela permet aux citoyens de se sentir plus impliqués dans la vie publique et d’exiger plus de transparence de la part de leurs dirigeants.
Offrir des formations accessibles et pratiques
Pour motiver les gens à se former en tant que reporters citoyens, il est crucial d’offrir des formations accessibles et adaptées aux besoins de chacun., cela pourrait inclure :
- Des ateliers en ligne : Sessions interactives qui abordent les fondamentaux du journalisme citoyen.
- Des ressources pédagogiques : Guides pratiques, vidéos explicatives et exemples de travaux de reporters citoyens.
- Des mentorats : Jumeler les aspirants reporters avec des journalistes expérimentés pour un accompagnement personnalisé.
Créer un réseau de support et d’échange
Encourager la création de réseaux de reporters citoyens permet de favoriser l’échange d’idées et de bonnes pratiques. Ces réseaux peuvent servir de plateforme pour partager des expériences, des conseils et des ressources, et offrir un soutien mutuel dans les démarches de publication.
Devenir reporter citoyen représente non seulement une opportunité d’expression personnelle, mais aussi une manière significative de contribuer à la qualité de l’information et à la vie démocratique. En formant et en motivant davantage de citoyens à embrasser ce rôle, nous pouvons espérer construire un paysage médiatique plus diversifié, responsable et engagé.
Informer ou former ?
Imaginons un exemple de plan de formation pour devenir cyberreporter. Ce plan de formation visera à doter les aspirants reporters citoyens des compétences nécessaires pour créer et diffuser de l’information de manière éthique et responsable. Il s’agira d’aborder les compétences pratiques et techniques nécessaires. Un programme complet sera divisé en plusieurs modules, chacun ayant des objectifs spécifiques et un contenu approprié. Une telle offre de formation devra être adaptée en fonction d’une évaluation des compétences des participants en amont, ainsi que des projets spécifiques de chaque stagiaire. En intégrant ces modules, les participants seront mieux préparés à relever les défis du journalisme citoyen et à contribuer de manière significative à la qualité de l’information.
Il est essentiel que ce plan soit adapté aux besoins spécifiques de chaque stagiaire, garantissant ainsi une formation efficace et personnalisée.
Voici un programme sur 5 jours (cours dispensés en présentiel et à distance en plusieurs sessions).
Module 1 : introduction au journalisme citoyen
Objectif : comprendre le rôle et l’importance du journalisme citoyen dans le paysage médiatique actuel.
- Définition du journalisme citoyen.
- Historique et évolution du journalisme.
- Exemples de réussites en journalisme citoyen.
- Différences entre journalisme professionnel et citoyen.
Module 2 : éthique et responsabilité
Objectif : appréhender les enjeux éthiques liés à la production d’informations.
- Principes éthiques du journalisme.
- La responsabilité de l’information.
- Les défis de la désinformation et des fake news.
- Comment maintenir l’intégrité tout en rapportant des faits.
Module 3 : recherche et vérification des sources
Objectif : acquérir des compétences en recherche d’information et en vérification des faits.
- Méthodes de recherche d’informations fiables.
- Techniques de vérification des faits (fact-checking).
- Outils et ressources pour la vérification (ex : InVID WeVerify, recherche inversée d’images).
- Identification et évaluation des sources d’information.
Module 4 : techniques de rédaction
Objectif : développer des compétences en rédaction d’articles informatifs et engageants.
- Structure d’un article (titre, introduction, développement, conclusion).
- Techniques de rédaction accrocheuses.
- L’importance de la clarté et de la concision.
- Rédaction pour différents formats (articles, blogs, réseaux sociaux).
Module 5 : utilisation des outils numériques
Objectif : maîtriser les outils numériques pour la publication et la diffusion d’informations.
- Présentation des plateformes de publication (WordPress, Patreon).
- Utilisation des réseaux sociaux pour diffuser des informations.
- Édition de vidéos et de photos (outils de montage et de retouche).
- Création de podcasts et de contenus multimédias.
Module 6 : communication et interaction
Objectif : apprendre à interagir avec le public et à gérer les retours.
- Techniques de communication avec l’audience.
- Gestion des commentaires et des critiques.
- Importance de l’engagement communautaire.
- Utilisation des outils de sondage et de feedback.
Module 7 : rédaction de reportages et d’enquêtes
Objectif : acquérir des compétences pour rédiger des reportages approfondis.
- Différences entre articles d’opinion et reportages factuels.
- Techniques de narration et de storytelling.
- Réalisation d’entretiens et d’interviews.
- Approfondissement d’un sujet par le biais de l’enquête.
Module 8 : mise en réseau et collaboration
Objectif : favoriser les échanges et la collaboration entre reporters citoyens.
- Importance du réseautage dans le journalisme citoyen.
- Création et gestion de groupes de discussion.
- Partage de bonnes pratiques et d’expériences.
- Participation à des projets collaboratifs.