Le sénateur des Bouches-du-Rhône, Stéphane Ravier, a annoncé ce lundi 2 septembre quitter le parti d’extrême droite Reconquête!, appelant à une union des droites à Marseille en vue des municipales, dans un entretien avec BFM Marseille Provence. Ravier entame sa rentrée avec une détermination palpable. Ne pas sous-estimer l’impact des mouvements politiques en cours et l’union des droites en vue des prochaines élections municipales de 2026.
Ceci n’est pas un exercice solitaire
Ravier a exprimé son intérêt pour une “union des droites”, visant à rassembler divers courants de droite et du centre, incluant des figures comme Martine Vassal et Renaud Muselier, pour tenter de remporter la mairie de Marseille. Bien que pour l’instant ce ne soit qu’une initiative personnelle, l’ancien maire du 13/14 pourrait bien jouer un rôle clé dans la dédiabolisation de l’extrême droite au premier tour, à l’image de Zemmour pour le RN. Ravier est un adversaire redoutable : expérimenté, il dispose d’un réseau militant solide et entretient des liens étroits avec la famille Le Pen. Il maîtrise parfaitement les stratégies du type “Marion/Marine, c’est différent”.
La menace pour Marseille
Ravier, crédité de 29% d’opinions favorables dans un sondage pour devenir le prochain maire de Marseille, semble croire que cette union des droites pourrait être la clé pour “conquérir Marseille”, en capitalisant sur un sentiment de rassemblement contre ce qu’il perçoit comme un déclin sous la gestion de la gauche. En face, Sébastien Delogu pourrait attirer des voix qui seraient autrement allées à Benoît Payan, tandis que la droite historique (LR) semble peu disposée à s’allier avec la Macronie localement.
Cependant, la condamnation de Ravier pour prise illégale d’intérêts pourrait compliquer ses ambitions, bien qu’il ait été condamné à une peine avec sursis et à une inéligibilité d’un an, ce qui pourrait ne pas affecter directement sa candidature pour 2026.
Le sondage
Ce sondage montre que la course pour la mairie de Marseille en 2026 est encore très ouverte, avec de nombreuses personnalités ayant des soutiens divisés et des niveaux de notoriété variables. Les personnalités politiques les plus connues, comme Benoît Payan, Renaud Muselier, Stéphane Ravier, et Martine Vassal, sont les mieux classées en termes de soutien, mais elles sont aussi celles qui suscitent le plus d’opposition. Plusieurs personnalités sont encore peu connues du grand public, avec des taux élevés de “personnes ne se prononçant pas”, comme Sébastien Barles (62% ne se prononcent pas) ou Frédéric Collart (59%).
Les premiers en termes de soutien :
#1 : Benoît Payan (actuel maire de Marseille) est la personnalité la plus soutenue dans ce sondage, mais il est également celui qui a le plus d’opposition, avec 45% de personnes pensant qu’il ne ferait pas un bon maire en 2026.
#2 : Renaud Muselier, ancien président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, bénéficie d’un soutien important, bien que 46% des personnes interrogées pensent qu’il ne ferait pas un bon maire.
#3 : Stéphane Ravier, ancien membre du RN et sénateur, arrive en troisième position en termes de soutien pour devenir maire, mais fait également face à une forte opposition avec 44% d’opinions négatives.
#4 ; Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, a un soutien significatif, mais plus de la moitié des personnes interrogées (52%) pensent qu’elle ne ferait pas un bon maire.
Les autres personnalités notables :
- Samia Ghali (ancienne maire de secteur et sénatrice) :
- Oui : 21%, Non : 58%
- Christophe Castaner (ancien ministre de l’Intérieur) :
- Oui : 18%, Non : 54%
Vague de réactions sur 𝕏 après l’annonce choc de Stéphane Ravier
Les commentaires sur 𝕏 montrent un mélange de soutien pour cette stratégie d’union, mais aussi de critiques. Certains utilisateurs soulignent l’habileté de cette manœuvre :
“Cela ne me choque pas… l’objectif de @Stephane_Ravier c’est MARSEILLE, et soyons honnêtes… pour gagner Marseille, il faut avoir l’électorat patriotique le plus large possible. Ce départ de #Reconquete n’est pas une rupture mais une stratégie.
1/ création d’un mouvement dédié à Marseille et à sa région.
2/ se présenter comme le rassembleur de tous les mouvements patriotiques (Ciotistes, Lepenistes, Zemmouristes, etc.)
C’est plutôt malin. Enfin, c’est mon analyse qui peut également être fausse, mais je ne crois pas me tromper ? À suivre…”
D’autres soulignent sa popularité grandissante :
“Marseille : le sénateur Stéphane Ravier dans le top 3 des personnalités politiques plébiscitées pour être maire de la cité phocéenne.”
Un dirigeant de Reconquête! a d’ailleurs confié au Figaro :
“Stéphane Ravier a la volonté de se focaliser sur Marseille exclusivement. Mais nous travaillons toujours avec son épouse (Emmy FONT, directrice de cabinet de Zemmour). Reconquête! et Marseille d’abord vont continuer à travailler ensemble.”
Pour mesurer le danger, on pourrait :
- Calculer le nombre d’électeurs potentiels pour Ravier, Allisio, LR Ciotti, ainsi qu’une certaine frange Boyeriste/Vassallienne.
- Analyser la découpe électorale de Marseille et identifier les secteurs susceptibles de basculer, en se basant sur les résultats des dernières élections pour en tirer des conclusions.
- Considérer que le scrutin pourrait dépendre de la capacité du LR (ou de son équivalent en 2027) à maintenir une cohérence interne, en fonction des majorités actuelles à l’Assemblée.
- Anticiper la division possible du vote macroniste entre un clivage gauche/droite, car le tripartisme est difficilement applicable à une gouvernance municipale.
Découpe électorale et résultats précédents
Marseille est divisée en 8 secteurs électoraux, chacun regroupant plusieurs arrondissements. Chaque secteur élit un conseil municipal, et les résultats de chaque secteur déterminent la composition du conseil municipal de la ville.
Les élections municipales de 2020 ont vu la victoire du Printemps Marseillais, une coalition de gauche, mais certains secteurs étaient très disputés. Pour identifier les secteurs susceptibles de basculer, il est important de se concentrer sur ceux où la victoire a été obtenue avec une faible marge.
Résultats des Élections Européennes 2024
Les résultats des européennes et des législatives de 2024 montrent une situation en mouvement à Marseille, avec plusieurs secteurs susceptibles de basculer lors des municipales de 2026. Les secteurs 1-7, 4-5 et, dans une moindre mesure, 2-3, apparaissent comme des champs de bataille clés où une union des droites pourrait effectivement renverser la situation actuelle. Le secteur 6-8 semble plus stable pour la droite, mais tout dépendra de la capacité des forces de droite à rester unies et à mobiliser leur électorat.
L’urgence de la mobilisation
Le combat national est une réalité où aucune victoire décisive n’a encore été remportée. Cependant, la bataille des municipales doit commencer dès maintenant, sans se laisser distraire par des faux-semblants. L’annonce de Stéphane Ravier n’est pas un simple effet de communication. S’il est sérieux dans sa démarche, il commencera à mobiliser ses troupes immédiatement, en mettant de côté les querelles nationales. La priorité doit être de défendre notre ville, sans épuiser nos forces en les sollicitant continuellement (ce serait un désastre si les législatives avaient lieu neuf mois avant les municipales, épuisant ainsi les troupes).
Stratégie régionale : Priorité Marseille
Même si Ravier semble agir en solo à Marseille, la stratégie régionale du Rassemblement National (RN) est claire : il y aura des sièges pour tout le monde, mais la deuxième ville de France reste leur objectif principal. Marseille représente un symbole fort, un bastion que le RN souhaite conquérir, contrairement à Paris, jugé imprenable.
Pour le RN, s’emparer de Marseille serait un coup d’éclat, démontrant leur capacité à s’imposer dans une grande ville, ce qui renforcerait leur position dans toute la région. Leur stratégie consiste donc à concentrer leurs efforts sur Marseille, où l’opposition est fragmentée, pour maximiser leurs chances de succès. Cela implique une union des droites et une mobilisation immédiate des militants et électeurs.
Mobilisation et anticipation
La bataille pour Marseille ne fait que commencer, et elle s’annonce décisive pour l’avenir politique de la région, voire du pays. Il est impératif pour chacun camps de mobiliser dès maintenant, avec la même énergie que lors des précédentes élections. De montrer l’exemple en ayant toujours un coup d’avance : À jamais les premiers. Il est temps de s’emparer certains thèmes, de les reformuler et de les faire nôtres (comme Kamala Harris le fait avec une campagne centriste et patriotique) tout en restant positifs. Le véritable enjeu n’est pas seulement la sécurité, mais de travailler ensemble pour que chacun se sente en sécurité.
Les choix à venir :
Restera la question du centre-droit ou du centre-gauche, selon la position que nous choisirons d’adopter, voire celle d’une femme ou d’un homme providentiel, car nous restons souvent dans ce type de logique, propre à la 5ème république. Pour la gauche, dire qu’il faut trois mandats marseillais avant de juger la majorité actuelle n’est pas une réponse satisfaisante. Les déçus de “Marseille en Grand” ou des grands projets de programmation voient dans les prochaines élections une occasion de se tourner vers des solutions alternatives, comme pour préfigurer les présidentielles, en 2027. C’est précisément cela qu’il faut combattre, bien au-delà de 2026.