Emmanuel Macron prépare la nomination d’un nouveau Premier ministre pour apaiser les tensions politiques, tandis que Charles de Courson repousse la question de l’abrogation de la réforme des retraites pour préserver l’équilibre budgétaire. Le RN et le NFP font face à des défis internes et des réorganisations pour renforcer leur crédibilité et leur unité.
Macron prépare un nouveau Premier ministre avant la mi-août au fort de Brégançon
Emmanuel Macron, actuellement en vacances au fort de Brégançon, prépare activement la nomination d’un nouveau Premier ministre. Il recherche une personnalité consensuelle pour rassembler les différents courants politiques et donner une impression de cohabitation. Cette nomination est prévue avant la mi-août, juste avant les Jeux olympiques.
Macron souhaite apaiser les tensions et donner un nouvel élan à son quinquennat en choisissant un Premier ministre qui plairait à la fois à la gauche et à la droite. Parmi les candidats potentiels figurent Lucie Castets, directrice générale des services de la mairie de Paris, et Pascal Canfin, ancien ministre et eurodéputé.
Ce choix intervient dans un climat politique tendu, avec pour objectif de renforcer l’efficacité du gouvernement et d’améliorer la situation économique et sociale en France. Macron espère que ce remaniement donnera une nouvelle impulsion à son mandat et lui permettra de mieux préparer les prochaines échéances électorales.
Charles de Courson repousse la question de l’abrogation de la réforme des retraites
Charles de Courson, nouveau rapporteur général du budget, a repoussé la question de l’abrogation de la réforme des retraites à une interprétation constitutionnelle. Il a souligné que les propositions parlementaires doivent respecter l’équilibre budgétaire. Cette position a surpris, à une semaine du vote, et a mis en lumière les interprétations complexes de la Constitution. Les députés macronistes ont pressé de Courson de se positionner clairement, mais il a maintenu que sa priorité est l’équilibre financier des finances publiques.
La gauche française face à un avenir incertain
Le Nouveau Front Populaire (NFP), influencé par La France Insoumise (LFI) et noyauté par des courants radicaux, risque une dérive semblable à celle du Labour britannique sous Jeremy Corbyn. Le Labour, sous Corbyn, a connu une scission idéologique, s’éloignant de ses racines social-démocrates pour adopter un programme de gauche radicale, menant à des accusations d’antisémitisme et à l’éloignement de ses soutiens traditionnels.
La gauche française, confrontée à des défis similaires, pourrait suivre ce chemin si elle ne parvient pas à se recentrer. Les divisions internes et les influences radicales menacent de fragmenter davantage le mouvement. La période 2003-2024 a vu de nombreuses pertes pour la gauche, et le NFP doit décider s’il veut infliger vingt années supplémentaires de purgatoire ou rompre avec les éléments radicaux pour retrouver une voie plus modérée et unie.
Rassemblement national : après la défaite législative, l’heure du bilan
Après la défaite surprise aux élections législatives, Marine Le Pen et le Rassemblement national (RN) analysent les raisons de cet échec et planifient une réorganisation interne. La théorie du “crantage”, selon laquelle les gains du parti seraient irréversibles, s’est effondrée. Le RN est désormais isolé au Palais Bourbon par un nouveau front républicain.
Les cadres du parti, dont Marine Le Pen et Jordan Bardella, attribuent l’échec au “front républicain” entre le bloc central et les gauches unies, mais des voix internes pointent aussi des problèmes structurels et stratégiques au sein du RN. La perte des vice-présidences de l’Assemblée et les critiques sur le programme du parti ont mis en évidence la nécessité de réformes internes.
Le RN se prépare pour d’éventuelles nouvelles élections législatives anticipées et la présidentielle de 2027, en cherchant à renforcer sa crédibilité et à se réorganiser, notamment en déconcentrant son fonctionnement.
Thierry Mariani relance le RN à Paris avec l’union des droites en vue
Les militants du Rassemblement national (RN) sont déçus après les résultats des élections législatives du 7 juillet. Réunis à Vincennes, ils espéraient une victoire décisive. Thierry Mariani, nouvel homme fort du RN à Paris, voit une opportunité malgré la défaite, avec des scores en nette progression dans la capitale.
Pour la première fois, tous les candidats RN ont dépassé les 5% dans les 18 circonscriptions parisiennes, permettant le remboursement de leurs frais de campagne. Louis Piquet a notamment atteint le second tour face au député sortant Benjamin Haddad dans le 16e arrondissement.
Mariani souligne que l’électorat parisien, bien que traditionnellement hostile au RN, montre des signes de changement. Il vise à capitaliser sur ces gains pour les prochaines élections municipales de 2026, cherchant à démontrer que le RN peut être crédible et compétent même dans les grandes villes.
La scène LGBT+ aux JO suscite une polémique homophobe
Lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, une scène mettant à l’honneur des artistes LGBT+ a été critiquée comme une “moquerie de la foi chrétienne”. Des figures emblématiques comme l’historien Patrick Boucheron et l’artiste drag Paloma ont participé à cette performance, qui a été dénoncée par certains pour son caractère prétendument offensant.
La polémique a été amplifiée par des réactions homophobes, révélant les tensions persistantes autour de la visibilité des communautés queer dans des événements mondiaux. Julia Tortei, présidente de SOS Homophobie, souligne que ces critiques témoignent d’une homophobie latente et d’une incompréhension des messages de diversité et d’inclusion que la scène cherchait à promouvoir.
Sciences Po : baisse du niveau académique et préoccupations culturelles
À Sciences Po, l’inquiétude grandit concernant la baisse du niveau des étudiants, particulièrement en matière de français et de références culturelles. Les correcteurs notent une dégradation des compétences linguistiques, avec une mauvaise maîtrise de la langue et une dépendance accrue à la culture populaire, comme Netflix, au détriment des classiques littéraires et historiques.
Le phénomène est observé dans les copies d’examen, où les erreurs de français sont fréquentes et les références culturelles souvent limitées. Des critiques internes pointent aussi une direction académique perçue comme déconnectée des réalités, axant davantage sur des initiatives en ligne que sur l’amélioration du niveau des étudiants.
Cette situation suscite des débats au sein de l’institution, certains voyant une baisse générale des exigences académiques, tandis que d’autres plaident pour une révision des méthodes d’enseignement afin de mieux préparer les étudiants à la réalité contemporaine. Le défi consiste à trouver un équilibre entre tradition académique et modernité, afin de maintenir le prestige de l’institution.
Bernard Arnault et LVMH : Critiques sur l’autopromotion aux JO de Paris
Bernard Arnault, PDG de LVMH, a été critiqué pour son intense autopromotion lors des Jeux Olympiques de Paris. À la demande d’Emmanuel Macron, Arnault a dépensé 150 millions d’euros pour sponsoriser les Jeux, envahissant les espaces avec les marques de LVMH, incluant maroquinerie, mode, champagne et joaillerie. Il a aussi obtenu l’exclusion de la Samaritaine de la zone de sécurité olympique pour y installer des boutiques de luxe.
Cet effort de promotion massive, perçu comme excessif, a contrasté avec la discrétion d’autres sponsors tels qu’Accor et EDF. La pression exercée pour faciliter l’accès aux VIPs sans contrôles stricts a également été critiquée. L’événement a mis en lumière le pouvoir d’influence d’Arnault et la frontière parfois floue entre soutien financier et exploitation commerciale des Jeux.
L’économie française sous pression malgré les JO
Le gouvernement français a utilisé les Jeux Olympiques pour détourner l’attention des médiocres statistiques économiques. L’Union européenne a lancé une procédure pour déficit excessif contre la France. Les Etats membres de la zone euro doivent réduire leurs déficits budgétaires sous peine de sanctions financières.
Le déficit de la Sécurité sociale a atteint 16,6 milliards d’euros, et le déficit budgétaire global de la France a battu des records. La dette publique est également en hausse, atteignant 3 043 milliards d’euros, le niveau le plus élevé depuis octobre 2022.
Le gouvernement prépare un plan de redressement pour 2025, mais la situation reste préoccupante avec une économie en difficulté malgré les réformes entreprises.
Nouvelles tensions en Nouvelle-Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, les violences et incendies continuent malgré la trêve olympique. Les tensions, exacerbées par l’agrandissement du corps électoral, ont conduit à des incidents graves, dont des incendies d’églises et de barrages. Le 21 juillet, la sépulture du grand chef kanak Atai a été vandalisée, et des cannes du chef ont été volées, déclenchant une série de réactions.
Ces actes ont ravivé le souvenir de la révolte de 1878 contre la colonisation française. Les tensions ont également mis en lumière les divisions persistantes au sein de la communauté calédonienne. Le gouvernement a suspendu les discussions sur la réforme du corps électoral, tentant de calmer la situation.
Les élections prévues pour décembre restent incertaines, avec des appels à la négociation et au dialogue entre les différentes factions. Les incendies et violences reflètent une situation socio-économique désastreuse, exacerbée par des décennies de tensions politiques non résolues.
La France soutient le Maroc sur le Sahara occidental
Dans une lettre au roi Mohammed VI, Emmanuel Macron a affirmé que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans la souveraineté marocaine, provoquant la colère de l’Algérie. Cette prise de position marque un changement significatif dans la politique française et intervient alors que l’Algérie a annoncé le rappel de son ambassadeur à Paris.
La France rejoint ainsi plusieurs pays européens comme l’Espagne et l’Allemagne, qui soutiennent également le Maroc sur ce dossier. Ce soutien s’inscrit dans une série de gestes diplomatiques visant à renforcer les relations franco-marocaines, notamment dans les domaines économiques et sécuritaires.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions accrues entre le Maroc et l’Algérie, notamment sur la question du Sahara occidental, un territoire disputé depuis des décennies. La réaction algérienne souligne la sensibilité du sujet et la complexité des relations diplomatiques dans la région.
Renforcer l’opacité des données d’entreprise
À partir du 31 juillet, la France rendra confidentielles les informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés, suite à une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Cette mesure vise à protéger les données sensibles, mais elle risque d’accroître l’opacité des entreprises et de compromettre la transparence financière.
La transparence des données est cruciale pour évaluer la santé financière des entreprises et prévenir les risques. Les informations accessibles permettent aux parties prenantes, y compris les investisseurs et les partenaires commerciaux, de prendre des décisions éclairées. La confidentialité accrue des données pourrait compliquer l’évaluation des risques financiers et entraver les stratégies de croissance.
Julien Dupé, fondateur d’Infodet, souligne que l’opacité des données compromet la lutte contre la corruption et la transparence nécessaire à la santé économique globale.
Sources : Libération, Le Monde, Les Echos, Le Canard Enchaîné et le Figaro
Au sujet du papier qui file une comparaison avec le syndrome Corbyn. Cela fait partie de la contre offensive soc dem tradi, depuis les résultats français des européennes. Des choses sont effet à prendre en considération. Mais c’est à la sociale démocratie dont j’estime par parenthèse faire partie, de parvenir à garantir son ancrage véritable à gauche. Sinon on a toutes raisons de craindre une dérive vers un social libéralisme au goût du jour, et d’être plutôt rassuré par le poids de LFI.